Addendum
Une publication opportune
絕響 Juexiang
水仙操 Shuixian cao / L'immortel des eaux (audio)
來辭 Gui Qu Lai Ci (audio)
Une publication opportune
L’apparition, au début des années ’80, des «huit incunables» — les fameux 老八張 laobazhang , sur le marché du disque, eut un retentissement considérable. Souvent réédité, ce témoignage d’un âge apparemment révolu, allait modifier le regard des amateurs de qin sur l’histoire de cette musique si particulière. Sélection d’une cinquantaine de morceaux parmi les quatre-vingt mélodies enregistrées par Zha Fuxi et son équipe lors de leur collecte de 1956, cet ensemble précieux apparaissait comme une nouveauté à une époque où l’art des maîtres du passé semblait oublié.
Durant cette période encore marquée par le style «post-Révolution culturelle» des années ’70, l’effet virtuose avec ses emprunts à la mimique pianistique occidentale et son timbre métallique régnaient en maîtres. On le retrouvait jusque dans les pièces les plus traditionnelles.
La confrontation des tenants de la corde métal cultivant le style démonstratif enseigné dans les conservatoires avec la musique sobre et bien timbrée des laobazhang allait mettre longtemps à porter ses fruits.
Depuis peu, certains professeurs de qin commencent à conseiller à leurs élèves de se familiariser avec les cordes de soie. La référence pour eux reste toujours les fameux CD publiés il y a plus de trente ans. Or cette sélection, aussi précieuse soit elle, est terriblement lacunaire.
絕響 Juexiang
Inimitable Sound & Treasures
Récemment, cette situation regrettable vient d’être corrigée grâce à la détermination d’une seule personne, Guo Peng 國鵬, homme de radio pékinois, sans rapport avec les instances académiques ou muséales. Grâce à ses efforts, tout un pan de l’héritage sonore du qin sort de l’oubli. Le travail considérable dont il est l’auteur est maintenant accessible dans une imposante et luxueuse publication:
絕響 Juexiang (Inimitable sound & Treasures), un ensemble de 74 CD et 12 DVD accompagnés d’un livre richement illustré.
Le livre de Guo Peng 國鵬, Juexiang 絕響
Yang Baoyuan 楊葆元
À titre d’exemple: voici les trois pages du chapitre consacré à Yang Baoyuan 楊葆元(1899-1962), un musicien resté dans l’ombre de son père, le célèbre maître pékinois Yang Shibai 楊時百(1863-1932).
Ce musicien trop tôt disparu, figurait déjà dans la sélection des «incunables» mais avec un choix de quatre morceaux seulement. Six autres mélodies, parmi les plus intéressantes, n’ont pas été retenues. Telle notamment sa superbe version de 水仙操 Shuixian cao, «l’Immortel des eaux», datant du début des années ’60 qui figure maintenant en bonne place dans «Jue xiang».
(On notera les qualités sonores de son instrument et le diapason relativement élevé choisi par le musicien.)